Lentille : les prérequis pour réussir sa culture.
Les semis de lentille pourront démarrer à partir de fin-février, dans les secteurs les plus précoces, et début mars sur la majorité des bassins de production.
Les objectifs d'une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.
Bien choisir sa parcelle
Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille. La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne. L'objectif sera de cibler des sols argilo-calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter, car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La bonne mise en place de la nodulation peut également être impactée par des sols à forts reliquats azotés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.
Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle. La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques (Aphanomycès euteiches ou Fusarium spp et Pythium spp). L'appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle. Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d'au moins 5 ans. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte dans la rotation : se renseigner sur le site internet de Terres Inovia, actualité de campagne.
Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l'ambroisie, le bleuet ou l'ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées, ce qui complique la gestion de certaines flores. Par ailleurs, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entrainer un déclassement de la récolte vers l'alimentation animale.
Un semis précoce dans un sol ressuyé
Si les conditions climatiques ne sont pas réunies, le report du semis sera à privilégier. En effet, le manque de pluviométrie en post-semis des campagnes 2020 et 2021 a impacté la rapidité de la levée et son homogénéité. Le risque sera un retard de développement de la lentille, augmentant sa sensibilité face aux ravageurs et aux adventices.
Le sol de la parcelle doit être ressuyée et suffisamment réchauffé (> 6 °C) à la profondeur de semis) afin d'éviter les tassements. La préparation d'un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers cm est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.
Semer entre 2 et 3 cm de profondeur avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m² levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.
Pour des semis précoces, opter pour une densité de 270 graines/m². Si le semis est en fin de période optimale, viser 300 graines/m².
En conduite biologique, les densités de semis sont majorées afin d'assurer une gestion du salissement de la parcelle acceptable. Selon les terroirs, cette majoration varie entre + 10 et + 30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel. Un écartement entre 12 et 17 cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post-semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu'au stade 5-6 feuilles.