Prix du lait (bis) : la brique à 1 euro dans les (bons ?) tuyaux de la rentrée.
La grande distribution a fait preuve de beaucoup de compassion face aux représentants des producteurs de lait de la FNSEA 27. L’enseigne U est allée plus loin en se rendant le 18 août sur l’exploitation de Nathalie, Noémie, Damien et Lionel Bois à Montreuil-l’Argillé.
Un certain flou artistique règne dans les hausses passées entre la grande distribution et industriels laitiers. In fine, ce sont les producteurs qui font les frais de cette quasi-partie de poker menteur où le curseur de la bonne foi est à géométrie variable. C’est dans ce contexte que la FNSEA 27 a joué carte sur table, et sous la stabulation, avec les représentants de U. On ne s’est sans doute pas tout dit mais la gageure de la brique de lait à 1 e fait son bonhomme de chemin. Cet objectif soutenu par la FNPL (Fédération Nationale des Producteurs de Lait) est tout sauf un symbole. Il signifierait que la grande distribution désacralise le pouvoir d’achat du consommateur côté alimentation. Il signifie par ailleurs une hausse de 40 €/1 000 l côté tank tendant à une normalisation européenne du prix du lait payé au producteur.
VERS UN ROUND 3
Du côté de U pour qui « le prix payé (ndrl : de la brique de lait payée par le consommateur) est important mais il n’y a pas que le prix, vous devez négocier avec les industriels ». En d’autres termes, c’est un round 3 uniquement MPA (Matières Premières Agricoles) qui doit s’engager au plus vite afin de rester dans les clous de la loi Egalim. La date du 1er septembre n’est pas tenable mais rien n’empêche la grande distribution d’anticiper ce mouvement de sauvegarde de la filière française, ce n’est pas après la rentrée scolaire que le prix des fournitures augmente ! Il ne s’agit pas d’uniformiser à 1 e le prix de la brique UHT, ce qui au passage pourrait être considéré comme une entente illégale, mais d’en faire un minima qui pourrait être désarrondi au prix psychologique de 0,99 €. Marques nationales et marques distributeurs continueront à cohabiter selon les stratégies internes des entreprises. « Ne cautionnez pas la fin de l’élevage, implore la FNSEA 27. Nous devons rester dans un environnement européen. Il nous faut un signal très fort début septembre ». Ailleurs en Normandie, autre méthode. Les caddies de la colère se sont invités le soir même devant les grilles de la préfecture à St-Lô. Mais la Manche est le plus gros département français en nombre de têtes de bovins. Ceci explique peut-être cela.