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Avec les robots agricoles, laissez-vous guider !

La quatrième édition du salon Rob2 a eu lieu, jeudi 28 novembre, au lycée agricole du Robillard (14). Les visiteurs ont pu faire un tour en tracteur autonome et observer des robots tondeurs, de traite ou bineuse et pulvérisateurs intelligents toute la journée.

Le désormais traditionnel salon de la robotique, intitulé Rob2, a pris place cette année encore dans l'enceinte du lycée agricole du Robillard, jeudi 28 novembre. Plus de 300 visiteurs sont venus voir et revoir - pour certains modèles - les machines qui facilitent la vie de certaines fermes normandes. Sept constructeurs ont fait le déplacement : Basf (avec son système Xarvio), Lely (avec ses robots Juno et Discovery), Delaval (avec le robot de traite, entre autres, présenté par Boca élevage service), Latitude GPS (avec son système d'autoguidage Trimbel), Vivagri (avec la bineuse optique Binnove, mais aussi le tracteur autoguidé Case AFS connect), le groupe Payen (en démonstration pour le Robocut de MC Connel). Pour les jeunes qui visitent l'événement, c'est une fenêtre sur leur avenir professionnel. "On a des apprentis étudiants au Robillard. Il faut aussi jouer le jeu de notre côté en s'intéressant aux domaines dans lesquels ils travaillent. C'est donnant-donnant", s'exclame Vincent Herpin, spécialiste équipements pour Vivagri.

La jeunesse au volant

Étudiant en deuxième année de BTSA Génie des équipements agricoles au Robillard, Alexis Voisin travaille également pour la concession Vivagri à Cintheaux. Là-bas, il apprend le métier de démonstrateur. Au salon Rob2, ce fils d'éleveurs laitiers installés dans le Calvados, a pu s'exercer en situation réelle en invitant les participants à monter avec lui à bord du tracteur autoguidé Case, qui permet des demi-tours automatiques grâce à un système de guidage GPS via l'AFS connect. "On peut tout indiquer dans le tableau de bord connecté, notamment les limites de fourrière", remarque le jeune homme, qui définit en amont des séquences dites HMC, sans avoir à toucher le volant, en ligne droite comme dans les tournants, "avec un tout nouvel écran développé par Case", ajoute-t-il.

Précision de pointe

Toujours avec Vivagri, mais côté désherbage mécanique cette fois-ci, c'est la bineuse de la marque française Binnove qui a été scrutée. Sa particularité : "L'interface qui permet d'autoguider la machine via la caméra avec des caractéristiques telles que le réglage de contraste, un autofocus et un capteur de dévers intégré", détaille Vincent Herpin. La bineuse dispose aussi d'un parallélogramme inversé "qui permet d'avoir une gestion de la profondeur optimale, même dans des conditions très difficiles", décrit-il. La bineuse en présentation fait une largeur de six rangs. La gestion des inter-rangs se veut fluide avec 75 cm d'espace. Mais tout est possible en termes de dimensionnement, d'après le constructeur. "L'interface doit être ancré dans le sol pour diriger la bineuse, pas le contraire. [...] Les automatismes, la robotique, c'est une partie de l'avenir", remarque-t-il.

Moins 80 % d'intrants

L'après-midi, une conférence a été proposée sur la "pulvérisation ciblée, intelligente et ultra-localisée", intronise Valérie Patoux, conseillère pour les Chambres d'agriculture. C'est le pulvérisateur sélectif Ara de la marque Ecorobotix qui a été pris en exemple. Ce dernier a été testé en désherbage et en rattrapage sur oignons levés. "C'est une culture au développement peu couvrant, donc avec une grande concurrence avec les adventices, et peu vigoureuse, très fragile. Les techniques de désherbage alternatives, telles que le binage, ont une efficacité partielle", résume-t-elle. L'usage d'un pulvérisateur permet ainsi de "localiser des traitements herbicides uniquement sur les adventices problématiques présentes et d'avoir une meilleure sélectivité sur la culture", acquiesce-t-elle. L'outil peut être utilisé par plusieurs producteurs, en copropriété. "Ils peuvent ne traiter que 15 % de la surface et réduire de 80 % l'usage des herbicides", remarque-t-elle vis-à-vis d'un retour d'expériences mené par plusieurs agriculteurs au printemps 2024 en Normandie, avec l'OP Agrial. Quant à la Cuma du Teilleul (50), elle développe l'outil sur prairie. "La machine est capable de pulvériser sur un carré de 6x6 cm. Elle est dotée de caméras qui filment la parcelle. Les images sont traitées par une intelligence artificielle et un algorithme spécifique à chaque culture (sur abonnement)", commente Geoffroy Houette, directeur des Ets Werschuren. La machine est composée de trois modules de deux mètres avec un débit de 3 à 4 ha/h et peut traiter jusqu'à 200 l/ha, "mais on se rapproche de 15 à 20 l/ha. On diminue énormément les quantités de phytos utilisés, en augmentant les rendements par la baisse de phytotoxicité", admet-il.

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