Parlementaires et élus territoriaux prennent le pouls de la Ferme départementale.
Rendez-vous traditionnel de rentrée, le bureau de la FNSEA 27 (associé à JA) a reçu ce lundi dans ses locaux de Guichainville les parlementaires et élus départementaux et régionaux. Les représentants des OPA (Organisation Professionnelle Agricole) ont également répondu présent. Point d’orgue de ces échanges, la signature du manifeste « pour un élevage de ruminants durable au service de territoires vivants » porté par les AS (Association Spécialisée) de la FNSEA : FNB pour les bovins, FNEC pour les chèvres, FNO pour les ovins et FNPL pour les vaches laitières.
Conjonctures animale et végétale, fiscalité GNR, jachère et dérogation Ukraine, enjeux eau, Egalim, agribashing, haie (...), FNSEA 27 et JA ont proposé par le menu un inventaire non exhaustif des sujets de rentrée qui préoccupent céréaliers et éleveurs. Certains ne sont pas nouveaux comme l’agribashing, mais, avec notamment l’envoi cet été d’un courrier anonyme (lire notre édition du 10 août), prennent une tournure nauséabonde. D’autres, comme la guerre en Ukraine, perturbent les marchés mondiaux et ne sont pas sans conséquence jusque dans les cours des exploitations agricoles du département. Restent quelques nouveautés de rentrée. La suppression de la TIPP pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
VARIABLE D’AJUSTEMENT AU PROFIT DE L’UKRAINE ?
Sur le dossier ukrainien, le syndicalisme agricole craint « que l’agriculture ne paie au prix fort l’effort de guerre ». Illustration avec le déferlement de poulet ukrainien à droit nul et sans limite de volume dans l’assiette du consommateur français. Les professionnels du secteur réclament sur le sujet un mécanisme européen et une clause de sauvegarde. Message entendu par les élus locaux, mais le lendemain, à l’occasion du Space à Rennes, le ministre de l’Agriculture, a entonné une autre musique. « Je ne veux pas envoyer de signaux hostiles », a précisé Marc Fesneau. Sur la TIPP, c’est la perte de compétitivité (de l’ordre de 50 €/ha) qui risque d’en prendre un coup et encore un coût. « On ne peut pas la supprimer d’autant plus qu’on nous impose des alternatives mécaniques au désherbage chimique plus gourmandes en énergie. »
Sur le dossier eau, pas de grosses difficultés cette année avec une bonne concertation dans le cadre des comités sècheresse, mais la FNSEA 27 « constate que les demandes de forages sont de plus en plus difficiles à obtenir avec des volumes de prélèvement restreints. » Des irrigants qui craignent les actes de vandalisme sur leurs installations à l’instar des éleveurs confrontés à des actes d’intrusions violents. « Nous notons la volonté politique de s’emparer du dossier, mais malheureusement la sphère judiciaire ne suit pas », déplorent les responsables.