Des parlementaires à l’écoute des agriculteurs.
A l’invitation de la FNSEA 27, la maison des agriculteurs de Guichainville a accueilli lundi une délégation de
parlementaires en présence de représentants de diverses organisations professionnelles agricoles.
Le bilan des Egalim et des dernières négociations commerciales a été le premier sujet traité. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a dit il y a quelques jours : « Nous savions que les choses ne changeraient pas d’un claquement de doigt ni en une année. Nous ne sommes pas donc surpris par les chiffres qui nous ont été présentés ». Les parlementaires eurois ont ainsi entendu la déception des agriculteurs à l’issue de ce round de négociations et Hervé Maurey, sénateur, confirme que « la poussée inflationniste ressentie par les consommateurs en début d’année, n’a pas profité aux producteurs ».
UNE COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LES EGALIM
La députée Séverine Gipson confirme le mécontentement du gouvernement sur le sujet avec des résultats de négociation n’allant dans le sens des engagements pris lors des Egalim. Séverine Gipson informe de « la mise en place depuis quelques jours d’une commission d’enquête parlementaire à laquelle elle participera activement et qui fera le point sur les retombées des Egalim, des négociations commerciales ; cette commission fera ensuite des préconisations pour améliorer les choses ! »
Un point a été fait sur les ordonnances sur la séparation vente conseil. Jérôme Charpentier, président de Sevepi, a rappelé les inévitables conséquences économiques pour les exploitants de cette décision avec : « deux conseils stratégiques tous les cinq ans, un coût supplémentaire pour les agriculteurs ; par ailleurs, l’interdiction des rabais, remises, ristournes engendrent des questions sur la complémentarité produits services qu’il est maintenant possible d’offrir ou non ? » Réponses en attente de la DDPP. Enfin, les baisses de marge pour les coopératives devront être compensées… (sur le prix des céréales, sur des développements… ?). Même son de cloche de la part du représentant de Natup, Maxime Jouannin. Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27, de son côté réinsiste sur le manque de respect vis-à-vis des agriculteurs qui sont de plus en plus formés, responsables et à qui on impose du conseil supplémentaire obligatoire… Le député Fabien Gouttefarde revient à l’actualité chaude du département en s’inquiétant de la situation des betteraviers. Amaury Levesque, secrétaire général de la FNSEA 27, brosse rapidement un tableau de la situation et indique que les agriculteurs sont fortement mobilisés dans les négociations avec Saint-Louis Sucre pour trouver une solution de reprise de l’usine de Cagny.
Benoît Martin, coprésident de l’association des irrigants de l’Eure et Arnaud Clomesnil, président des irrigants de la FNSEA 27, présentent ensuite l’intérêt de l’irrigation dans l’Eure pour apporter de la valeur ajoutée et permettre un éventail de cultures plus importants. Ils réclament aux députés et sénateur présents de les soutenir pour obtenir plus de flexibilité dans l’Eure avec notamment la suppression des horaires d’irrigation et laisser ainsi les irrigants gérer leur quota d’eau avec professionnalisme. La matinée s’est conclue sur le ressenti actuel des agriculteurs avec les récentes incursions d’individus et d’associations malintentionnés dans les exploitations. Sévérine Gipson, députée, se porte au soutien des agriculteurs en étant « consciente de la peur des agriculteurs de vivre des intrusions ; mais je les appelle à ne pas se cacher, à rester fier de leur métier ! ». Fabrice Moulard et Gilles Lievens, président de la chambre d’agriculture, terminent par l’annonce d’une charte régionale des bonnes pratiques en matière phytosanitaires qui servira à informer élus locaux, gendarmes… Présentation annoncée pour le mois de juin 2019. A suivre !