Gilles Lievens : « avancer concrètement ».
La nouvelle équipe de la chambre d’agriculture a élu Gilles Lievens comme président. Cet agriculteur du Roumois est un homme volontaire et optimiste.
proximité.
Gilles Lievens est le nouveau président de la chambre d’agriculture de l’Eure. A 45 ans, il succède à Jean-Pierre Delaporte. Agriculteur à Bosguérard de Marcouville, Gilles Lievens cultive 200 ha et élève un troupeau de bovins allaitants de race blonde d’Aquitaine.« Je vise l’autonomie alimentaire dans mon système d’élevage. En plaine, mes cultures principales sont le blé, le colza, l’orge, le lin et des betteraves, mais je diversifie aussi avec des pois chiches, de la féverole, du sarrasin dans la rotation ».
UNE FORTE ABSTENTION
Le nouveau président de la chambre consulaire a bien en tête les résultats aux élections, et en particulier le faible taux de participation. « Dans le collège exploitant, un agriculteur sur deux s’est prononcé et dans les autres collèges, c’est moins bon. Les chambres d’agriculture n’ont pas été reconnues comme indispensables, et l’abstention a été importante » regrette-t-il. Gilles Lievens rappelle pourtant l’ampleur et l’importance de cette institution :« représenter l’agriculture auprès des pouvoirs publics et apporter des services aux agriculteurs au quotidien. »Pour corriger cette image, le nouveau président et son équipe ont le projet de« rapprocher la chambre de ses ressortissants. Je souhaite que les antennes de Guichainville, Les Andelys, Bernay, Le Neubourg soient un lieu de ralliement. Chacun peut trouver des compétences et des connaissances qui aident dans leurs démarches et dans leurs réflexions. Les agriculteurs membres des groupes techniques GDA, ceux qui ont un suivi d’élevage, qui viennent à nos formations, savent que nos équipes ont cette volonté de les aider au quotidien, mais ces lieux sont ouverts à tous ». Pour Gilles Lievens, les antennes sont « à la fois proches des agriculteurs et au fait des problématiques de chaque territoire. Par exemple, l’antenne de Bernay est très au fait des problématiques d’élevage ou directement concernée par la fermeture annoncée de la sucrerie de Cagny : cela permet d’adapter nos services face aux spécificités du chaque territoire. »
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE
A l’occasion de sa prise de fonction, le nouveau porte-drapeau de l’agriculture départementale entend instituer un fonctionnement collégial : « la chambre d’agriculture, ce n’est pas seulement le président, c’est une équipe d’élus, où chacun devra prendre sa part. La charge de travail d’un élu est importante, mais en s’épaulant et avec de l’autonomie tout en rendant compte, chaque sujet pourra avancer concrètement avec réactivité ». Pour l’avenir, et en particulier face aux critiques faites au modèle agricole conventionnel, le nouveau président de la chambre d’agriculture se veut optimiste et constructif. « Il faut arrêter de faire peur aux gens et nouer des relations de proximité avec les consommateurs. La majorité de nos concitoyens sait que nous faisons le mieux possible avec les outils dont nous disposons. Et nous allons continuer à faire évoluer nos pratiques ».« Il faut rappeler que nos cultures et nos animaux ont besoin de soins, pour préserver la qualité et la quantité de nos productions tout comme les gens ne refusentpas la prescription d’un médecin ! Il faut savoir mettre en avant les progrès réalisés et identifier les marges de progrès, en précisant que cela ne peut se faire en un jour. L’agriculture, ce n’est pas du court terme et un changement violent peut déstructurer un certain nombre d’exploitations». Derrière les exploitations, il y a des hommes, passionnés de leur métier.